Collagène végétarien : alternatives réelles et fausse promesse du « Végan »

Dans le domaine de la nutrition et de la cosmétique, le collagène est devenu un ingrédient vedette. Associé à la jeunesse de la peau, à la santé des articulations et à la force des cheveux et des ongles, il suscite un intérêt grandissant. Toutefois, pour les personnes suivant un régime végétarien ou végan, la question de la provenance du collagène devient centrale. Est-il possible de consommer du collagène sans ingérer de produits d’origine animale ? Peut-on vraiment parler de « collagène végan » ? Dans cet article, nous allons déconstruire les idées reçues, présenter les sources de collagène compatibles avec un régime végétarien, et expliquer pourquoi le collagène 100 % végan n’existe pas à l’état naturel.
Qu’est-ce que le collagène ?
Le collagène est une protéine structurelle présente en abondance dans le corps humain. Il constitue l’élément principal du tissu conjonctif, c’est-à-dire des tendons, des ligaments, de la peau et du cartilage. Il joue un rôle crucial dans la cohésion, l’élasticité et la régénération des tissus. Avec l’âge, la production naturelle de collagène diminue, entraînant une perte de fermeté de la peau, l’apparition de rides, ou encore des douleurs articulaires.
Il existe plusieurs types de collagène, mais les types I, II et III sont les plus présents dans le corps humain. Le collagène de type I est le plus abondant et se trouve notamment dans la peau, les os et les tendons.
Le collagène est-il végétal ?
Par définition, le collagène est une protéine exclusivement animale. On le trouve dans les tissus conjonctifs des mammifères, poissons, volailles, etc. Il n’existe donc pas de collagène d’origine végétale. Toute allégation faisant référence à un « collagène végan » ou « végétal » est, au mieux, imprécise, voire trompeuse. Il convient donc de faire la distinction entre le collagène proprement dit, et les produits qui stimulent sa production endogène (par le corps lui-même).
Le collagène dit végétal ou végan : une notion erronée
Il est important de souligner que le collagène végan n’existe pas à proprement parler. Le collagène est une protéine qui n’existe que chez les animaux. Aucune plante ne produit naturellement du collagène. Ainsi, les produits commercialisés sous le nom de « collagène végan » ne contiennent en réalité pas de collagène, mais plutôt des vitamines, minéraux et acides aminés censés stimuler la production naturelle de collagène dans le corps humain. Cette terminologie peut être trompeuse pour les consommateurs soucieux de leurs choix éthiques ou de santé. Il serait plus juste de parler de « stimulants de collagène » ou de « précurseurs végétaux de collagène ».
Le collagène végétarien : une alternative indirecte
Si le collagène en tant que molécule ne peut être extrait de sources végétales, il existe des suppléments dits « collagène friendly » pour les végétariens. Ceux-ci ne contiennent pas de collagène en soi, mais des nutriments qui favorisent sa synthèse par le corps. Ces suppléments contiennent généralement :
- De la vitamine C : essentielle à la synthèse du collagène. Elle est présente dans de nombreux fruits et légumes comme le poivron, les agrumes, le kiwi ou le brocoli.
- Des acides aminés comme la glycine, la proline et la lysine, que l’on retrouve dans certaines sources végétales riches en protéines (tofu, légumineuses, spiruline).
- Du zinc et du cuivre, oligo-éléments nécessaires à la formation du collagène.
Ces suppléments permettent donc de soutenir la production naturelle de collagène sans consommer la protéine elle-même.
Le collagène végétarien issu de membranes d’oeufs

Il existe une forme particulière de collagène considérée comme compatible avec un régime végétarien : le collagène extrait de la membrane de coquille d’oeuf. Cette membrane, fine pellicule située entre la coquille et le blanc d’oeuf, contient naturellement du collagène, notamment de type I, V et X, ainsi que de l’acide hyaluronique, de la glucosamine et de la chondroïtine. Ces composants sont bénéfiques pour la santé des articulations, de la peau et des tissus conjonctifs.
Cette source est particulièrement intéressante pour les végétariens qui consomment des produits d’origine animale sans viande. De plus, son extraction permet de valoriser un déchet de l’industrie agroalimentaire, ce qui en fait une option à la fois éthique et durable. Le collagène issu de membranes d’oeufs est aujourd’hui présent dans plusieurs compléments alimentaires spécialisés.
Quid du collagène « végan » en laboratoire ?
Des recherches sont en cours pour produire du collagène de synthèse grâce à la biotechnologie. Il s’agit de faire produire des molécules identiques au collagène animal par des levures ou des bactéries génétiquement modifiées. Ce procédé pourrait, à terme, permettre de proposer un collagène sans aucune trace animale, ce qui serait acceptable pour les végans. Toutefois, ces produits ne sont pas encore largement disponibles sur le marché, et leur production reste coûteuse.
Fabrication du collagène traditionnel
Le collagène traditionnel est extrait de la peau, des os et du cartilage d’animaux. Les deux sources les plus courantes sont :
- Le collagène bovin, extrait des peaux de bœuf.
- Le collagène marin, obtenu à partir de la peau, des écailles et des arêtes de poissons.
Le procédé d’extraction implique une hydrolyse enzymatique, qui décompose le collagène en peptides plus petits (collagène hydrolysé ou peptides de collagène), facilitant ainsi leur absorption.
Alternatives naturelles pour stimuler le collagène
Plutôt que de consommer du collagène, les personnes végétariennes peuvent opter pour des stratégies nutritionnelles visant à stimuler sa production naturelle :
- Alimentation riche en antioxydants : les antioxydants protègent le collagène existant de la dégradation. On les trouve dans les fruits rouges, le thé vert, le curcuma…
- Propriétés anti-inflammatoires : une alimentation anti-inflammatoire préserve les tissus conjonctifs. L’huile d’olive, les noix, le gingembre ou les oméga-3 végétaux (graines de chia, lin) sont des alliés.
- Probiotiques et microbiote : un bon état intestinal favorise l’assimilation des nutriments utiles à la synthèse du collagène.
Conclusion : vers une définition plus honnête du collagène végétarien
Il est important de dissocier les termes pour ne pas induire le consommateur en erreur. Le « collagène végan » n’existe pas, si l’on entend par là un collagène issu directement de sources végétales. En revanche, des alternatives efficaces existent pour favoriser sa production naturelle, notamment via des compléments alimentaires végétariens comme ceux issus de membranes d’oeufs, ainsi qu’une alimentation ciblée et riche en micronutriments clés.
Avec les progrès de la biotechnologie, un jour, un collagène végan de synthèse pourrait devenir une réalité commerciale accessible. En attendant, mieux vaut s’informer correctement pour faire des choix en conscience, basés sur la science et non sur le marketing.